Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 1.djvu/155

Cette page n’a pas encore été corrigée
151
CHAPITRE X. — LA PAPAUTÉ ET SES DANGERS.

Secundo, par le cardinal Adrien de Corneto, est décrite dans un style magnifique, et, dans une des plus belles élégies que l’on puisse lire [1], Jean-Ântoine Flaminio a appelé la protection du pontife patriote sur l’Italie.

Par un décret draconien [2], rendu par son concile de Latran, Jules II avait défendu le recours à la simonie pour les élections pontificales. Après sa mort (1513), les cardinaux, poussés par la cupidité, voulurent éluder cette défense et proposèrent de décréter en commua que les bénéfices et les charges du Pontife à élire seraient partagés également entre eux ; par suite, ils auraient donné la tiare au cardinal le plus riche en bénéfices (à l’incapable Raphaël Riario) [3]. Mais l’opposition des plus jeunes membres du Sacré Collège, qui voulaient avant tout un pape libéral, fit échouer cette triste combinaison : on choisit Jean de Médicis, le fameux Léon X.

Nous retrouverons ce pontife chaque fois qu’il sera question de la grandeur de la Renaissance ; en ce moment, nous nous bornons à rappeler que sous lui le Saint-Siège fut encore une fois exposé à de grands dangers intérieurs et extérieurs. Il ne faut pas compter parmi ces

  1. P. ex,, les deux poëmes qui se trouvent dans Roscoe, Leone X, ed. Bossi, IV, 257 et 297. A sa mort, la Cronaca di Cremona dit : Quale fut grande danno per ia Italia, perchè era homo che non voleva tramontani in Italia et haveva cazato Francesi, et tanimo era di eazar le altri, Bdfl. hist. ital (1876), I, p. 217. — Sans dolUe lorsqu’au mois d’août Ì511 il eut «ne syncope qui dura plus d’une heure, au point qu’on le crut mort, les têtes les plus turbulentes des premières familles, Pompeo Colonna, Amino Savelli entre autres, osèrent appeler le <* peuple « au Capitole et l’exciter à secouer le joug pontifical a vendicarsi in libertà... apuHica ribellione, comme le raconte Guichardin dans le livre X. Comp. aussi Paul Jove, dans la Vita Pompeji ColumncB, et, pour les détails, Gregorovius, Vili, p. 71-75.
  2. Septimo decretai, L, I, tit. 3, cap. i â in.
  3. Frane. Vettori, dans âreh, hot., append. IV^ 297,