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CHAPITRE X. — LA PAPAUTÉ ET SES DANGERS.

complices qu’on ne nomme pas[1], mais qu’il faut chercher certainement parmi les gouvernements italiens. À la même époque, Laurent Valla terminait sa célèbre déclamation contre la donation de Constantin, par un væu ayant pour objet la prompte sécularisation des États de l’Église[2]

De même la bande de conspirateurs de bas étage que Pie II eut à combattre[3] (1460) ne dissimulait pas que son but était de renverser la domination des prêtres en général ; leur principal chef, Tiburzio, disait qu’il n’avait agi que par suite de certaines prédictions qui annonçaient cet événement pour cette année-Ià. Plusieurs grands de Rome, le prince de Tarente et le condottiere Jacques Piccinino, étaient les complices et les fauteurs du complot. Si Ton songe aux trésors que renfermaient les palais de certains riches prélats (la bande de Tiburzio avait particulièrement en vue le cardinal d’Aquilée), on est surpris que, dans une ville où la surveillance était presque nulle, des tentatives de ce genre n’aient pas été plus fréquentes et plus heureuses. Ce n’est pas pour rien

  1. Dialogus de conjuratione Stefani de Porcariis, d’un contemporain, Petrus Codes, di Vicenza, cité et mis à profit par Gregouo-Tius, VII, 130. L. B. Alberti, De Parearía conjuratione, dans Mürat., XXV, col. 309 ss. — P, voulait omnetn pontifieiam tarèam funditus exstinguere. L’auteur conclut ainsi : Video sane quo stent loco res Italia ;; ìntelligo, qui «mi, quibus kic perturbata esse omnia condutal... II Ies nomme extrínsecos impulsores, et croit que le crime de Porcaro trouvera des imitateurs. Les rêves de P. ressemblaient à ceux de Nicolas Rienzi, qu’il imita aussi en rapportant â sa personne des vers du poëme fait par Pétrarque pour R. : Spirto gentil.
  2. Ut Papa tantum vicarius Christi sit et non etiam Cæsaris... Tune Papa ci dieeiur et erit pater sanctus, paier imnium, pater Eeclesim, etc. rouvrage de Valla a été écrit un peu antérieurement ; il était dirigé contre Eugène IV. Compar. Vahles, Laur. Valla (Berlin 1870), p. 25 SS., surt p. 33. Par contre, Nicolas V fut grandement loué par Valla ; voir Gregorsmm, VII, 136..
  3. Pii h CtmmcMwii ¡V, p. 208 SS. C. Voier, Ema Sihio, III, p. 151 SS, ’ .