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Foire, et qui auraient causé ma perte si j’avais persisté à m’y attacher.

Chrétien. Quelles étaient ces choses ?

Grand-Espoir. C’étaient les trésors et les vanités de ce monde. Je me plaisais dans les débauches, l’ivrognerie, la gourmandise, les jurements, le mensonge, l’impureté, la profanation du sabbat et tous ces péchés qui tendent à perdre l’ame. Mais en réfléchissant à vos discours ainsi qu’à ceux de notre bien-aimé Fidèle (qui a été mis à mort dans la Foire de la vanité, à cause de sa foi et de sa bonne conduite), je finis par être convaincu que la fin de toutes ces choses est la mort ; et que c’est à cause d’elles que la colère de Dieu vient sur les enfants de désobéissance[1].

Chrétien. Cette conviction eut-elle sur vous une influence immédiate ?

Grand-Espoir. Non ; je ne voulus d’abord pas convenir avec moi-même du mal du péché, ni croire à la condamnation qui en est le juste salaire ; et lorsque ma conscience, remuée par la parole de Dieu, commençait à se réveiller, je fis tous mes efforts pour fermer les yeux à la lumière divine.

Chrétien. Mais pourquoi résistiez-vous ainsi aux premiers mouvements de l’Esprit de Dieu dans votre ame ?

Grand-Espoir. Pour diverses raisons. 1° D’abord,

  1. Rom. VI, 21-23. ; Eph. V, 6.