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rent donc par un sentier qui semblait aboutir à leur route. Mais ce sentier tournait insensiblement, et les conduisit dans une direction tellement différente de celle de la Cité à laquelle ils se rendaient, que bientôt ils la perdirent entièrement de vue. Ils continuaient cependant à suivre leur guide, lorsque tout d’un coup ils se trouvèrent enveloppés l’un et l’autre dans un filet, dans lequel ils étaient si bien pris qu’il leur fut impossible de s’en dégager. En ce moment le vêtement blanc tomba de dessus les épaules de l’homme noir, et ils virent où ils étaient. Alors ils se mirent à crier de toutes leurs forces, et Chrétien dit à son compagnon : Je vois maintenant la faute que j’ai commise. Les bergers ne nous avaient-ils pas avertis de nous tenir en garde contre Flatteur ? Nous voyons ce que dit le sage : « l’homme qui flatte son prochain, tend un piège devant ses pas[1]. »

Grand-Espoir. Les bergers nous avaient aussi donné des instructions écrites pour nous aider à trouver plus sûrement notre route ; mais nous avons négligé de les consulter. David a montré bien plus de sagesse que nous, car il a dit : « pour ce qui est des actions des hommes, je me suis gardé, selon la parole que tu as prononcée de ta bouche, des sentiers des hommes violents[2]. »

C’est ainsi que, toujours pris dans le filet, ils dé-

  1. Prov. XXIX, 5.
  2. Ps. XVII, 4.