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Les Bergers. Oui ; et ils ont même persévéré longtemps dans leur projet.

Grand-Espoir. Jusqu’où des pèlerins peuvent-ils bien, poursuivre leur route vers la Cité céleste, et cependant finir par s’égarer et se perdre ?

Les Bergers. Quelques-uns viennent jusqu’à ces montagnes, d’autres ne vont pas même si loin.

Les pèlerins se dirent l’un à l’autre : Nous avons bien besoin de chercher la force auprès du Tout-Puissant.

Les Bergers. Assurément ; et quand vous l’aurez obtenue, les occasions d’en faire usage ne vous manqueront pas.

Alors les pèlerins voulurent continuer leur route, et les bergers approuvant ce désir, ils s’avancèrent ensemble vers l’extrémité des montagnes. Voyons, dit un des bergers, si, au moyen de nos lunettes d’approche, nos voyageurs sauront découvrir les portes de la Cité céleste. Ceux-ci acceptèrent cette offre avec reconnaissance. Ils montèrent donc, avec les bergers, au sommet d’une haute colline, appelée Lumineuse, où ceux-ci leur mirent entre les mains la lunette d’approche ; ils essayèrent d’en faire usage, mais ils étaient encore si émus par le souvenir des choses qu’ils venaient de voir, qu’il leur fut impossible de tenir la lunette d’une main assez ferme pour pouvoir fixer distinctement les objets ; cependant il leur sembla apercevoir quelque chose qui ressemblait à la porte de la Cité céleste, et découvrir une partie de la gloire qui l’environnait.