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allaient et ce qu’ils faisaient là, dans un costume si extraordinaire. Les accusés répondirent qu’ils étaient voyageurs dans le monde, et qu’ils étaient en route pour se rendre dans leur patrie, la Jérusalem céleste[1]. Ils ajoutèrent qu’ils n’avaient nullement donné lieu aux gens de la ville, ou aux marchands, de les traiter comme ils l’avaient fait, et de les empêcher de poursuivre leur route ; à moins qu’on ne les eut arrêtés parce qu’ils avaient répondu à un homme qui leur avait demandé ce qu’ils voulaient acheter, qu’ils achetaient la vérité. Mais ceux qui avaient été désignés pour examiner leur conduite décidèrent qu’ils étaient ou des échappés des petites maisons, ou des hommes venus dans l’intention de mettre tout en désordre dans la foire. Ils les prirent donc, les firent fouetter, et après les avoir couverts de boue de la tête aux pieds, ils les enfermèrent dans une cage, et les exposèrent ainsi en spectacle au milieu de la place publique[2]. Ils étaient là en butte aux insultes, à la malice, à la vengeance de tous les passants, et le seigneur de la foire riait de tout le mal qu’on leur faisait. Mais les pèlerins étaient patients ; ils ne rendaient pas outrage pour outrage ; mais, au contraire, ils bénissaient ceux qui les maudissaient ; ils répondaient aux injures par dé bonnes paroles, et n’opposaient que la bienveillance aux mauvais traitements. Aussi quelques gens

  1. Heb. XI, 13-16.
  2. 1 Cor. IV, 9.