Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sation aussi intéressants que dans les admirables récits, et les touchantes descriptions que renferme l’Écriture sainte ?

Fidèle. Nulle part, assurément mais notre but essentiel, dans nos entretiens, doit être notre édification.

Beau-Parleur. Vous avez raison ; rien de plus édifiant que de parler de religion : car c’est le vrai moyen d’acquérir beaucoup de connaissances ; entre autres celles de la vanité des choses terrestres et du prix des choses célestes ; c’est ainsi qu’on vient à comprendre la nécessité de la nouvelle naissance, l’insuffisance des œuvres, et le besoin qu’on a de la justice de Christ. C’est ainsi qu’on apprend ce que c’est que se repentir, croire, prier, souffrir, et qu’on parvient à se faire une idée des grandes promesses et des précieuses consolations de l’Évangile. C’est ainsi enfin qu’on peut apprendre à réfuter les opinions fausses, à défendre la vérité, et à instruire les ignorants.

Fidèle. Tout ce que vous dites est vrai, et je suis charmé de vous entendre parler ainsi.

Beau-Parleur. Hélas ! c’est faute de s’occuper de ces choses qu’il y a si peu de personnes qui comprennent la nécessité de la foi et de l’œuvre de la grâce, dans leur ame, pour parvenir à la vie éternelle ; la plupart se reposent aveuglément sur les œuvres de la loi, par lesquelles il est impossible d’entrer dans le royaume de Dieu.