elle survivra, et qui plane bien au-dessus des nuages et des vapeurs de la terre. Laissons les petits esprits profaner par l’amertume et le tumulte de la vie ordinaire la plus sainte des affections ! Mais nous, il faut aimer comme des êtres qui seront un jour habitants des étoiles ! »
CHAPITRE IV.
« Vous voyez, mon cher Lumley, dit lord Saxingham, lorsque le lendemain les deux parents se trouvèrent sur la route de Londres dans la voiture du comte ; vous voyez que le mariage de Florette est, tout au moins, une fort ennuyeuse affaire.
— Mais, en effet, ce n’est pas un mariage avantageux. Maltravers est gentilhomme et homme de génie ; mais il ne manque pas de gentilshommes, et son génie n’est qu’un désavantage de plus pour nous, puisqu’il n’est pas de notre bord en politique.
— Précisément. Mon gendre qui voterait contre moi !
— Un homme pratique et raisonnable changerait de bord ; mais Maltravers n’en fera rien. Et toutes les propriétés territoriales, toute l’influence, toute la fortune qui aurait dû épauler la famille et le parti, sortiront de la famille et se tourneront contre le parti. Vous avez raison, mon cher lord, c’est une fort ennuyeuse affaire.
— Elle qui aurait pu épouser le duc de ***, un homme qui a 100 000 livres sterling[1] de rente ! C’est par trop ridicule. Et puis Maltravers !… c’est un être diablement désagréable, hein ?
— Il est roide et cérémonieux ; il a bien changé à son désa-
- ↑ 2 500 000 francs.