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CASSEL


Je n’ai pas vu Cassel depuis près de vingt ans — dix-huit, soyons exacte. La ville a beaucoup changé. Il me semble que les agrandissements, embellissements, constructions nouvelles, et nouvelles boutiques n’ont pas été faits pour les gens que j’ai vus là jadis, mais pour d’autres très différents d’eux. — En Allemagne, on retrouve cette impression à chaque pas.

Cassel sommeillait gentiment. Elle est éveillée, active, pleine de travail. J’y ai connu, dans un très mauvais hôtel, certain matelas inoubliable, dur comme la planche réservée au crime, et dont la pente roide me dirigeait obstinément vers le sol. Voici un hôtel où l’eau arrive bouillante dans les baignoires, où tout est confortable, élégant, frais et net à ravir. Des rues entières ont surgi, alignant les formes pittoresques de leurs riches maisons neuves. Pas si neuves, cependant ! Lorsque je demande depuis quand ce quartier, puis cet autre sont sortis de terre, on me répond : dix ans.

Je demande toujours l’âge des quartiers neufs, et j’en tire des conclusions qui m’amusent sans nuire à personne. Ce n’est pas à Cassel seulement que je