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cologne

Jean d’Allemagne a bien fait de venir dans l’île des fournaises travailler avec les Vivarini et les instruire. En son pays, il eût de même enseigné consciencieusement des élèves consciencieux et fervents. Mais ensuite, il n’y aurait eu à Cologne, ni Titien ni Tintoret.

On trouve de la peinture française — de la peinture moderne — au musée ; un Courbet, entre autres, une scène de chasse avec des chiens de race équivoque, qu’il serait permis de prendre pour des caniches. C’était un solide peintre, ce pauvre Courbet dont, il me semble, nous ne nous soucions guère. Il y a un Renoir aussi, et d’une très grande laideur.

Au reste, beaucoup de nos « maîtres » les plus audacieux ont des toiles dans ce grand pays–ci. Un Allemand m’a dit qu’en certaines petites villes purement industrielles, où chacun paraît avoir mille choses à faire plutôt que méditer sur la peinture contemporaine, on compose du jour au lendemain des musées, riches surtout en œuvres énergiques de nos cubistes, intentionnistes et autre drôles de personnes.

Cela paraît bizarre. Mais réfléchissez : les Allemands sont sûrs que le musée est nécessaire à l’instruction de tous. Or, tous doivent être instruits, Une ville sans musée ne saurait donc tenir un bon rang parmi les endroits de haute civilisation. Par-