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un voyage

chez des gens de loi, chez le lieutenant-criminel. Sans doute, il demande qu’on arrête Attilio et il rencontre des résistances. Enfin, il s’en retourne, laissant à Ferrare son frère Obizzo, et Attilio. Avant de partir, il a pris à ce dernier son permis de porter des armes qui n’est pas correct, a-t-il assuré, une signature manque. Et il charge son frère d’obtenir la signature, en attendant celui-ci met le permis dans sa poche.

Le marquis n’est pas à une heure de Ferrare qu’Obizzo offre d’acheter les pistolets de Pavanello. Ils arrêtent le prix, et comme il n’est pas prudent de sortir désarmé. Obizzo donne gentiment à l’autre un petit pistolet court de crosse et tel que la loi interdit d’en porter. Deux heures après, on arrête Pavanello, non parce qu’il a assassiné la marquise degl’Obizzi, mais parce que son pistolet n’est pas de la forme qui convient.

Pio alors formule-t-il son accusation ? Nullement. Il attend trois semaines et ne se décide qu’après avoir reçu une lettre anonyme d’un « bon serviteur de lui et de Dieu » qui lui dit que dans Padoue, à Venise, à Ferrare, tout le monde sait qu’Attilio est le coupable. Puisque tout le monde le veut, Pio se met à le vouloir aussi.

Attilio, transporté à Venise, on le jette sous les plombs, dans un cachot sans air ni lumière, trop petit pour qu’il y fasse quatre pas, et meublé d’un grabat et d’un seau immonde qu’on vide une fois par mois. C’est l’hiver, l’humidité est telle que le lit tombe en pourriture. Puis vient l’été intolérable.