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en Suède. On le charge d’une mission auprès du gouvernement anglais. En Angleterre, il trouve la famille exaspérée du beau page. Il a un duel, dix duels, trop de duels pour qu’on en sache le nombre. Comme il tire l’épée d’une façon redoutable, tue pas mal de monde et ne se laisse pas tuer, ses ennemis cherchent quelque méthode plus certaine pour se défaire de lui. On tente de l’empoisonner. Mais cela manque aussi : il n’est pas de ceux qu’on empoisonne. Toutes ces affaires lui semblent puériles, et assez fades. Charles-Jean recommence de s’ennuyer. L’Angleterre, heureusement, prépare une expédition contre Tanger. Il vole à Tanger, se bat. Même ayant poussé trop avant, seul au milieu d’un paquet d’Arabes mal intentionnés, il va être tué. Un homme surgit, et avec une violence sauvage, frappe à droite, à gauche, massacre, crie, dégage Charles Jean. Puis, avec des transports de tendresse, ce défenseur inconnu lui apprend d’abord qu’il s’appelle Van Waartz, ensuite que, condamné jadis à la potence, il a été délivré par Curt Christophe de Kœnigsmark, son propre père à lui, Charles-Jean, et qu’alors il appartient corps et âme — si on peut dire qu’il en ait une — au fils de son sauveur. Il ne le quittera plus ! Ce Van Waartz est d’ailleurs le plus affreux drôle, mais, à sa manière plein de dévouement et brave comme une épée. Tous deux finissent par revenir en Angleterre. Et Charles-Jean songe avec appétit à épouser une demoiselle fort riche. Mais il a un rival que la famille de la demoiselle appuie vigou-