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moritzbourg

ils sont ailleurs, au service d’un autre. Poussés par un besoin fébrile de sensations, de paysages, d’ennemis nouveaux, ils courent l’Europe, rapides, infatigables, et font des « saisons » de guerre dans tous les États. Othon-Guillaume, à un moment, combat pour la France, et de telle sorte qu’il reçoit de Louis XIV le grade de maréchal de camp, et une épée d’honneur. Mais il en a vite assez, va ailleurs, et aboutit à Venise. Le doge Cornaro le nomme commandant en chef de l’armée vénitienne contre les Turcs. Après maints succès, il met le siège devant Athènes. Dans l’Acropole, il y a des Turcs, dans le Parthénon, il y a des poudres. Conismarco — ainsi l’appelait-on à Venise — fait tirer sur tout cela ; un boulet tombe au milieu des poudres qui sautent et crèvent en tous sens le temple d’Athéna, dont la forme extérieure, du moins, était encore intacte. Ces Kœnigsmark ont le secret des actes mémorables… Ensuite, Othon-Guillaume est tué au siège de Nègrepont, et Venise lui dresse une statue. Au piédestal on grava : Semper victori. Il convenait de faire quelque chose pour le destructeur du Parthénon.

Son frère, Curt Christophe, fut aussi un batailleur de vocation, mais on ne saurait porter à son actif aucun fait aussi distingué que le sac de Prague et le boulet d’Athènes. Cependant il travailla pour la gloire de sa race par un mariage qui l’alliait à