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un voyage

cette conclusion pessimiste le flâneur non berlinois. Car, malgré son effort, il ne parvient à découvrir chez ces maigres individus si tristes aucun motif d’espoir ou d’orgueil et nulle possibilité, si ce n’est, quittant leur vaine figuration, d’aller dans l’un de ces merveilleux hôpitaux que le monde envie à la capitale prussienne, et là, de se faire soigner selon des méthodes, objets encore de l’universelle envie.

Nous avons connu quelques-uns de ces mal bâtis au Théâtre des Champs-Élysées, — qui, œuvre d’un architecte belge, est, cependant conforme au génie allemand. Mais les pauvres diables de Berlin ont, il me semble, encore plus mauvaise mine. Quand on les regarde, on devient « vieux jeu » à l’extrême ; pour un rien on aimerait de fervent amour les Paix et les Guerres, les Prudences et les Magnanimités, répandues en abondance sur les nombreux monuments de la ville.

Les belles maisons des riches ne font pas rêver au bonheur de vivre à Berlin. Les pauvres, au contraire, y sont logés d’une manière admirable.

Je ne crois pas que les habitations à bon marché soient ici, mieux adaptées que chez nous, aux besoins de leurs locataires. Sans doute n’en trouverai-ton pas de plus parfaite que, par exemple, et pour n’en citer qu’une, la fondation Polignac. Mais combien avons-nous de ces indispensables