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de Brandebourg ! — Ceux même chez qui une telle ambition a été réfrénée sont tous, en quelque manière, jolis garçons. Il y en a d’un peu pensifs, d’autres possèdent une force invincible ; certains, sont terribles ; certains, augustes seulement. D’une façon générale, ils témoignent d’une fierté qui parfois atteint la plus majestueuse emphase, — fierté dont leur biographie doit, je l’espère, offrir une pleine justification. Et puis encore, ces statues évidemment conformes à la stricte réalité, prouvent que les ancêtres d’une si noble maison pressentaient l’avenir. Les jolis garçons de marbre l’affirment par toute leur attitude : les premiers d’entre eux savaient déjà qu’un jour les Hohenzollern régneraient sur la Prusse, qu’un autre jour la Prusse régnerait sur l’Allemagne soumise et ravie, puis, un peu plus tard, sur le monde — probablement…

On ne se lasse pas d’admirer leurs gestes. Et leurs costumes ! Jamais dans aucun opéra on n’en vit d’un caractère, d’un style plus sûrs. Quelle douceur dans les modelés ! L’exécution est si délicate, le marbre si fin que, visages, armures, monuments, tout paraît sculpté avec tendresse dans la même matière pure et souple dont on fait les bougies.

Grâce à une récente permission de l’Académie française, on peut définir avec exactitude les héros qui représentent si bien la gloire des Hohenzollern. Ils sont : épatants !

Je laisse avec peine cette instructive contemplation. Mais il faut aller au Jardin Zoologique. Du reste, parmi les lions et les aigles, ces orgueilleuses