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griffe formidable ? La vieille explique encore : « C’est la main de la princesse, on les avait moulées ensemble. » Et je vois que d’un coup de ciseau, on a enlevé les extrémités des doigts à la petite main, de sorte qu’elle disparaît, presque toute entière dans la puissante étreinte. Est–ce Carolyne de Wittgenstein qui ordonna cette mutilation afin de témoigner l’orgueilleux abandon de tout son être à un immense amour, et son humilité devant le génie ? On ne sait, mais rien n’est plus tendre que les deux mains serrées l’une dans l’autre, et inséparables pour les siècles, de ces deux passionnés au grand cœur.