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LES MAISONS SACRÉES


IV


Le musée Liszt est un endroit singulièrement vif. La solitude et le silence y gardent des frissons.

Toute l’épaisseur du parc sépare la petite maison assez banale du château et de la ville ancienne. Ici c’est un faubourg qui date de quelque cinquante ou soixante ans. Des villas d’apparence plus moderne encore, bordent la route aux grands arbres, qui conduit vers le Belvédère, charmante résidence où jadis les grands-ducs passaient l’été.

Les verdures du parc rejoignant la demeure de Liszt lui communiquent un peu de mystère. La porte franchie, on entre dans une courette pleine de plantes. Un treillage la clôt où un rosier cramoisi palissé, couvert de ses pompons chiffonnés, rappelle joliment les haies fleurissantes que, parfois, Botticelli met derrière les visages compliqués de ses madones.

Dès l’antichambre, un somptueux parfum de pot-au-feu m’accueille. Cette familière odeur avertit à sa simple façon que, ici, on va trouver tendu et vibrant le fil qui rattache le présent au passé. La