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cassel

davantage, fournit plus de travail, est plus utile, tout cela supprime la nécessité des multitudes. Seulement, bien que partout on réfléchisse, on essaye, on peine afin d’obtenir de tels résultats, partout aussi, on pense à la guerre !… La guerre a été si longtemps la condition normale de la vie des peuples, qu’il faudra des siècles sans doute, avant que les hommes cessent d’en mettre la probabilité à la base de toutes leurs constructions. Ils travaillent à perfectionner l’individu, à le rendre efficace de manière à ce qu’un seul fasse, et mieux, la besogne de plusieurs — et, naturellement, désire occuper la place de plusieurs, — et en même temps, ils veulent avoir sous la main, en abondance, de la chair à canon. Ils se glorifient s’ils en produisent jusqu’à l’encombrement, ou se lamentent de n’en pas produire assez. Cependant, même aux pays balkaniques, le goût de tirer le canon s’affaiblit de jour en jour. Et la surpopulation, ce n’est peut-être pas une si heureuse affaire.

N’avais-je pas raison tout à l’heure d’annoncer que j’allais dire des choses absurdes ?…

Il y a un délicieux jardin à Cassel : l’Aue que l’on prétend avoir été dessiné par Le Nôtre pour l’électeur de Hesse. Il existe, je crois, une lettre qui annonce le départ dudit Le Nôtre pour Cassel, mais d’ailleurs on ne trouve aucune preuve qu’il y soit en effet venu. Peut-être envoya-t-il des plans. Tout