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la vie de chaque jour ! Elles cesseront de prendre plaisir à orner leurs corsages de rubans d’une laide couleur qui ne s’harmonisent avec rien et dont le seul avantage consiste dans les suppositions inexactes qu’ils inspirent aux passants inconnus. Elles n’auront plus envie d’entrer dans ces Académies dont les fondateurs n’avaient pas marqué leur place, et n’auraient pas admis leur présence. Elles témoigneront de ce goût d’être « à part » qui les différencie — et si agréablement, des hommes. Du gynécée qui si longtemps les retint captives, elles garderont le désir fier et délicat d’être soi-même, chez soi, de mettre le savant abri de la discrétion autour de leur gloire. Et cette gloire, elles sauront la porter dans les yeux, sur le front, pas à la boutonnière. Car, ô hommes ! quand elles auront appris l’orgueil, leur orgueil