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puis, m’étant mise à faire le tour de la maison fleurie, je trouvai soudain à qui parler !… C’était, derrière la fenêtre close, un petit terrier assis sur une table d’où il inspectait les alentours. En me voyant il sauta sur ses pattes, et se mit à aboyer avec une violence qui, véritablement, dépassait ses moyens. Quel drôle de petit chien ! Les oreilles couchées, la tête en arrière, la gueule ouverte et refermée spasmodiquement, il jetait son cri exaspéré avec des efforts à se casser les côtes ; puis, prenant un brusque élan, il venait cogner son nez noir contre la vitre, reculait comme s’il se fût brûlé, émettait des sons d’une frénésie accrue, et de nouveau fonçait sur la vitre. Tout cela signifiait avec une grande évidence que si, persévérant dans mes intentions de cambriolage, j’avais l’audace d’envahir la maison, confiée à sa garde, il me dévorerait à l’instant, lui, le petit chien.