Page:Bulletins de l’Académie royale de Belgique, série 2, tome 7, 1859.djvu/606

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(576)

forme de cristaux opaques doués d’un éclat métallique vert foncé qui donne une poudre rouge-brun.

Ces cristaux soumis à l’analyse ont donné les résultats suivants :

CALCUL.
EXPÉRIENCE. C16H2N5KO10

Carbone 33,10 33,15 33,4
Hydrogène 00,92 00,98 00,7
Azote 24,10 24,4
Potassium 13,60 13,6
Oxygène

Si la formule

C16H2N5KO10

représente en réalité la composition de ce sel de potasse, ce qui cependant devra être vérifié par l’analyse d’autres sels du même acide, elle est dans un rapport très-simple avec la formule de l’acide picramique. Ce corps, on le sait, est considéré comme de l’acide picrique, dans lequel le groupe NO4 est remplacé par NH2. Dans l’acide du nouveau sel, NCy2 prendrait la place de NH2. Je propose donc de donner au sel analysé le nom de picrocyamate de potasse.

On aurait ainsi :

Picrate de potasse C12H2(NO4)2(NO4)KO2
Picramate de potasse C12H2(NO4)2(NH2)KO2
Picrocyanate de potasse C12H2(NO4)2(NCy2)KO2

Dans ce cas, la formation du picrocyamate peut s’expliquer de la manière suivante :

C12H2(NO4)3 + 3KCy + 3H2O2 = C12H2(NO4)2(NCy2)KO2 + NH3 + C2O4 + 3(KHO2)