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vingt-quatre pieds de large partant de cette porte et aboutissant à un terrain vide où sont isolées quelques corderies, il seroit à propos, pour bonifier encore davantage cette partie de ville au point de la rendre aussi propre au commerce qu’aucune autre, de prolonger la même voie sur ledit terrain vide jusqu’à la rencontre des deux échoppes des sieurs Sabesse et Besse[1] : là de lui faire faire un angle pour enfiler la rue Anglaise[2] ; d’élargir de même celle-ci sur vingt-quatre pieds dans toute son étendue, et au bout où se rencontre le mur de la ville, de le percer d’une nouvelle porte sur la rivière[3]. Tout cela, que le public témoigne fort désirer depuis qu’on a commencé à en parler, peut être facilement exécuté et sans grande dépense, en démolissant les deux échoppes des sieurs Sabesse et Besse, une petite maison appartenant au sieur Palotte, notaire ; partie d’une autre appartenant à la dame Chaduc, ainsi qu’une maison du côté de la rivière appartenant à la demoiselle Mentet, et en profitant d’un terrain vide, d’une longueur de dix-huit toises et demie, que le sieur Lérès offre d’abandonner gratuitement à la ville en faveur du projet ; le tout comme il est présenté par un plan des lieux joint à ce mémoire.

« La dépense des indemnités qu’il faudra payer pour lesdits terrains vides ou bâtiments à démolir n’étant pas comparable à l’utilité, commodité et embellissement qui résulteront de l’exécution du projet, et y ayant tout lieu de penser que les propriétaires, dès aujourd’hui, s’y prêteront volontiers, moyennant des indemnités convenables, il paraît qu’il doit être pris une délibération par MM. les jurats pour y parvenir. »

La délibération des jurats intervint en effet le 15 juillet 1752. Mais, avant de la soumettre à la sanction du conseil d’État, M. de Tourny avait eu l’idée de provoquer la reconstruction de l’hôtel des monnaies, et c’est ce qu’il obtint par les arrêts du conseil du 17 juin 1756 et du 25 janvier 1757, dont le dernier a déjà été mentionné par nous comme autorisant la démolition et la vente du premier hôtel des monnaies.

  1. C’est la voie qui reçut et qui porte toujours le nom de rue Française, par opposition à celui de rue Anglaise à laquelle elle se liait, et qui conduisait sur le port.
  2. C’est aujourd’hui la rue de la Monnaie. (Voir sur cette rue Anglaise un article de Baurein.)
  3. Ce fut la porte de la Monnaie.