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qu’il lui avait prêtés. D’après l’épître xviii, l’empereur Valentinien Ier fit remettre par Ausone au grammairien Ursulus, de Trèves, six philippes d’or pour ses étrennes. Dans l’épître v à Théon, il lui dit aussi de lui renvoyer ses dariques, ou qu’il lui fera de nouveau présent d’une semblable somme pour avoir le plaisir de le voir.

L’étude de ces monnaies rentre dans le cadre de la numismatique et n’offre rien de particulier pour la Guienne. Nous n’avons donc pas à nous y arrêter plus longtemps. Mentionnons cependant ici en passant des travaux modestes et utiles accomplis non loin de nous, pour faciliter l’étude des monnaies romaines. Les recherches de M. Lapouyade sur les revers des médailles romaines, sur les abréviations latines, n’exigeaient pas sans doute une bien haute critique. On peut dire aussi qu’il y avait déjà des travaux analogues, mais pas aussi complets, quoique ceux-ci laissent peut-être encore à désirer sous ce rapport. Mais c’est à la Réole, dans une petite localité où les moyens d’étude sont rares, qu’ils ont été accomplis. Tels qu’ils sont, d’ailleurs, ils attestent des connaissances étendues, et ont dû coûter à leur auteur un temps et une peine dont le sacrifice doit vivement recommander le nom de M. Lapouyade à la reconnaissance des jeunes numismates, en vue desquels il a voulu spécialement travailler.

Sur les monnaies de l’époque mérovingienne, carlovingienne, anglo-gasconne, il nous serait facile de présenter un résumé des connaissances acquises ; mais cette tâche a déjà été accomplie par M. Jouannet, dans la Statistique du département de la Gironde, et par les auteurs du Dictionnaire encyclopédique de l’histoire de France. Nous ne pourrions que répéter en d’autres termes ce qu’ils ont déjà dit.

Remarquons seulement que les auteurs du Dictionnaire encyclopédique de l’histoire de France expliquent la rareté de la monnaie carlovingienne, en supposant que c’était à Bordeaux même qu’étaient frappés les nombreux deniers portant pour légende le mot aquitannia. L’histoire montre cependant les deux duchés d’Aquitaine et de Gascogne, le premier ayant pour chef-lieu Poitiers, le deuxième Bordeaux, comme bien distincts depuis l’érection des bénéfices héréditaires jusqu’en 1039, époque de la réunion des deux duchés sur la tête de Guy Geoffroy.

M. de Gourgues a essayé de mettre, sous ce rapport, la numismatique d’accord avec l’histoire, en faisant le triage, entre l’Aquitaine