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au contraire tous ceux d’un cratère d’éruption affaissé et dénudé par l’action de la mer. Ce nouvel adversaire de la théorie fait faire un pas à la question ; jusqu’alors on s’était principalement attaché à prouver l’inutilité de l’hypothèse. M. Virlet, dans son Examen de la théorie des cratères de soulèvement de M. de Buch, cherche à prouver qu’elle est inapplicable aux exemples cités ; il montre, par un calcul facile, quelle petite étendue devaient avoir les cratères primitifs dus à cette cause, au lieu des cirques immenses qu’ils présentent aujourd’hui. Les partisans de l’hypothèse contraire répondent qu’on ne peut regarder les bords du cirque actuel comme représentant l’écartement primitif, et ils admettent l’action des affaissemens, des dénudations, des explosions même, comme dans les cratères éruptifs.

M. Dufrénoy, en répondant au mémoire de M. Virlet, établit que la possibilité théorique des phénomènes ne peut être niée, que ses applications au Cantal et au Mont-Dore lui semblent incontestables.

MM. Tournal et Boubée, en accordant la première proposition, ont combattu la seconde.

Entièrement étranger à la question dans ses applications, nous avons cru devoir insister sur la nécessité de tenir compte, dans les calculs théoriques, de l’épaisseur de la croûte terrestre. Si l’on soumet à la pression un corps flexible et fragile, on doit admettre qu’aux deux extrémités de la partie soulevée et brisée, il y a rapprochement des molécules vers la partie supérieure, et écartement à la partie inférieure ; et c’est vers le milieu que se trouvent l’équilibre et le centre de mouvement de rotation et non à la surface.

Nous avons fait voir qu’il ne serait pas impossible d’arriver par cette considération, avec tout autant d’approximation que par les méthodes connues jusqu’à ce jour, à trouver l’épaisseur de la croûte terrestre au moment d’un soulèvement donné.

Le voyage en Auvergne amenait les observations sur le champ de la discussion. On pouvait en espérer des résultats qui, sans résoudre la question générale, auraient permis de la porter sur un autre terrain ; autant que j’en puis juger, il n’en fut pas ainsi. M. Constant Prévost montra bien l’analogie des phénomènes volcaniques récens, dont le souvenir était encore tout présent à sa pensée avec les phénomènes du Cantal et du Mont-Dore ; mais il ne fut pas prouvé que le terrain tertiaire eût conservé dans son ensemble sa position originaire, ni que les trachytes et les basaltes n’eussent que la pente sous laquelle on peut admettre leur consolidation. Dans les séances qui suivirent