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village situé sur la rive gauche de l’Escaut, à deux lieues au midi d’Anvers. L’on y exploite, comme, sur la plus grande partie des deux rives du fleuve, qui coule du même côté, de la terre glaise ou argile bleue, qui semble correspondre au London-Clay, et est employée à la fabrication de briques. C’est dans cette argile que le nautile, que M. Van Mons a eu la complaisance de me communiquer, s’est trouvé a quarante ou quarante-cinq pieds de profondeur, à quelques pieds au-dessus du niveau de l’eau du Heure, et à cent vingt environ de son bord.

« Il était enveloppé dans une croûte de pyrite mamelonnée à son extérieur, dont il n’est resté que quelques traces attachées au moule. La curiosité des ouvriers, qui n’avaient jamais rencontré un rognon si considérable de pyrite, fut cause qu’il fut brisé, et c’est ce qui endommagea également l’intérieur.

« Sur l’argile bleue, qui seule est propre à la fabrication des briquettes, repose un banc d’une terre argileuse, brune, qui en se desséchant se fendille et est rejetée comme impropre à la confection de briquettes ; elle est d’une épaisseur de huit à neuf pieds. Celle-ci porte une couche de terre labourable d’une puissance moyenne de quatre à cinq pieds. Cette dernière peut varier et ne présenter qu’une épaisseur de deux pieds, tandis que plus loin elle en aura une de sept à huit. L’épaisseur de la seconde couche est assez constante partout et ne varie que d’un à un pied et demi.

« Quant à l’épaisseur du banc d’argile, il serait difficile de la déterminer, puisque, d’après tous les renseignemens que j’ai pu recueillir, on ne l’a pas encore dépassée, soit en creusant des puits, soit en y faisant des coupures pour d’autres ouvrages ou constructions. Le lit du fleuve en est formé, de sorte que l’épaisseur ne peut en être moindre de quarante-cinq à cinquante pieds.

« D’espace en espace l’on y découvre des couches de rognons d’argile calcarifère durcie, ou septaria, qui présentent très souvent à leur surface des cristaux de chaux carbonatée ou de fer sulfuré irisé. Ce sont les ludus helmontii. On les emploie aujourd’hui à la fabrication du ciment romain, qui est d’une très bonne qualité.

« L’on y rencontre également, mais dispersés irrégulièrement, une grande quantité de cylindres de pyrite martiale mamelonnée, et quelquefois cristallisés à leur surface.

« Je suis disposé à croire qu’ils doivent leur origine à des fragmens de bois, ou d’une autre matière, organique qui a été remplacée peu à peu, et à mesure que ses atomes se détruisaient, par