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actuelle de le science, c’est moins la découverte de vérités nouvelles, que la destruction d’anciennes erreurs, que la guerre déclarée à des généralités trop légèrement admises. Nous aussi, nous détruisons chaque jour, mais pour reconstruire sur des bases plus solides. Cette marche n’a d’ailleurs rien qui doive nous surprendre : on groupe à la hâte tout ce qui se tient par quelque analogie, et on suppose un ensemble de rapports lorsqu’il n’y en avait que de partiels ; puis vient l’analyse qui divise péniblement ce que l’on s’était trop empressé de réunir. L’étude des dépôts tertiaires, la question du diluvium, celle de l’argile plastique, celle des cavernes, nous en donneront des preuves ; nous pourrions citer encore les nombreuses généralisations zoologiques, celles de M. de Buch, sur les porphyres pyroxéniques et sur les cratères de soulèvemens, généralisations qui toutes ont été détruites, ou du moins ramenés dans des limites plus resserrées.

L’inconvénient de ces généralisations préconçues, propagées presque toujours avec l’appui d’un haut talent, serait immense, si l’esprit de notre époque ne nous en défendait ; mais jamais il n’y eut moins de foi, et notre Société ne serait pas de son siècle si elle se montrait docile à suivre sans examen les voix qui, à plus juste titre, font autorité dans la science.

Vous aurez peut-être à regretter que quelques questions, malgré leur importance, aient trop exclusivement réclamé votre attention, et que l’étude des filons et des formations anciennes ait été négligé, relativement à celle des formations les plus récentes. C’est, en effet, de l’étude des terrains anciens que dérivent la plupart des applications, et par suite le considération de la géologie, du moins dans le public. À cet égard, la savante École des Mines nous garantir que le point de vue utile conservera son importance dans la science malgré tout l’intérêt des vues spéculatives. Nous croyons, en outre, que ce silence sur les formations anciennes, s’il nous laisse devancer par les géologues anglais, ne tient pas à l’absence d’observations, et nous attendons des recherches de M. Dufrénoy, sur les terrains primordiaux de l’ouest et du sud de la France, un de ces pas rapides qui ont marqué chacune des publications des deux savans géologues chargés de l’explorer.

Nous avons adopté pour la classification des faits la même méthode que M. Desnoyers ; mais la nature des matériaux nous a prescrit quelques divisions différentes.

Un certain nombre de mémoires essentiellement zoologiques ou botaniques, d’autres dans lesquels le point de vue géognostique est