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ses gisemens l’or des porphyres de la Hongrie, de la Transylvanie et du Mexique, il sera difficile de ne pas reconnaître que cette substance n’appartient pas plus à une époque éruptive déterminée qu’à une époque alluviale.

La géologie et la minéralogie peuvent rendre d’importans services pour la recherche des matériaux propres à la fabrication des chaux et des mortiers hydrauliques. M. Lefroy ; dans sa notice sur le mortier hydraulique de Pouilly, nous a fait voir que sa rapide solidification tenait à ce que la cuisson convertissait ce calcaire argileux en un silicate anhydre à base de chaux et d’alumine. Les calcaires d’où proviennent le ciment de Pouilly et celui d’Avallon appartiennent au lias ; tandis qu’en Angleterre le fameux ciment dit de Parker est fabriquë avec des septaria du London clay, dt que les galets de Boulogne ; renommés pour ce même usage, paraissent provenir du terrain de transition.

Ces exemples suffisent pour montrer qu’il est peu de localités en France où l’on ne puisse espérer trouver des calcaires susceptibles de donner des chaux hydrauliques.

Il est cependant des contrés étendues où l’on ne peut obtenir qu’artificiellement les mortiers hydrauliques, tels sont les trois départemens de l’extrémité de la Bretagne, qui ne possèdent que trois gisemens de calcaire, et tous les trois donnant de la chaux grasse.

Lorsqu’on entreprit les immenses travaux de la canalisation entre Nantes et Brest, on se trouva réduit à l’emploi de cette chaux grasse, provenant de marbres de transition ; et d’après l’indication du célèbre ingénieur, M. Vicat, on dut chercher des argiles propres à la convertir en ciment hydraulique, L’emploi des grauwackes était recommandé ; mais, consulté, nous reconnûmes, dans les échantillons envoyés, des diorites décomposées, et nous pûmes aussitôt en marquer de nombreux gisemens aux ingénieurs chargés de la canalisation. Une série d’expériences fut exécutée par M, Féburier, avec le plus grand soin et sur une très grande échelle, et nous reconnûmes avec surprise que parmi les diverses variétés de diorite une seule donnait des résultats satisfaisans, mais au plus haut degré : elle appartient à des dykes qui percent au milieu des schistes argilo-talqueux, à une distance assez grande des massifs granitiques ; elle est caractérisée minéralogiquement, comme la plupart des ophites de Palassou, par la présence de la stéatite ou du talc. Les décompositions des diorites cristallines de la zone des micaschistes ne donnaient aucun résultat favorable.

Nous devons encore regarder comme une heureuse application