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sur la géologie du département d’Ile-et-Vilaine, accompagnée de la carte géologique de ce département.

Sur le gisement du mercure natif, au milieu des marnes tertiaires qui composent une partie du sol sur lequel Montpellier se trouve bâti.

« L’existence du mercure natif dans le sol tertiaire immergé sur lequel Montpellier se trouve bâti, est un fait à la fois si remarquable et si singulier, que j’ai long-temps douté de sa réalité. Cependant la présence de ce métal dans ces terrains avait été annoncée dès 1760 avec des caractères de vérité tels, que j’étais désireux de la constater lorsque l’occasion s’en présenterait. Des fouilles ayant été faites en 1830 dans une maison de la grande rue de Montpellier, j’appris qu’on venait de découvrir dans une marne argilo-calcaire inférieure aux sables marins tertiaires, de nombreuses gouttelettes de mercure qui, recueillies avec soin, avaient fourni une quantité assez considérable de ce métal. Je m’empressai d’aller vérifier le fait ; je le trouvai exact, et reconnus de plus des petits cristaux de mercure muriaté (Calomel) au milieu de la marne où le mercure se montrait en gouttelettes aussi fines que nombreuses ; la forme de ces cristaux se rapportait à celle d’un prisme à base carrée modifié sur ses bords.

« Je ne songeais plus à ces observations, lorsque cette année 1834, des fouilles ayant été faites dans cette même rue, on m’annonça que l’on y avait également découvert du mercure natif, et dans les mêmes circonstances qu’en 1830 ; je me convainquis de nouveau de la vérité du fait, et, dès-lors, mes doutes s’évanouirent, et avec d’autant plus de raison, que M. Bonnafoux, de Turin, si connu par ses beaux travaux agricoles, me fit remarquer que l’existence d’une mine de mercure natif dans le sol de Montpellier et des environs se liait avec ce que lui avaient rapporté nos cultivateurs sur l’infertilité de certaines terres de nos environs, produite, suivant eux, par la présence de ce métal dans les terres. Si cette observation est exacte, il faudrait que le mercure natif et muriaté exerçât réellement une action délétère sur la végétation. En effet, d’après le savant agronome que nous venons de citer, ce métal en à une des plus promptes et des plus funestes. M. Bonnafoux se propose de se livrer à une suite de recherches propres à vérifier ce que ses premiers essais lui avaient appris ; mais toujours pense-t-il que ce n’est point un préjugé que celui qui fait considérer certaines terres comme frappées