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leur position actuelle, soient telles et distribuées de telle manière, que si on commençait par enlever les matières d’éruption ou d’éboulement qui peuvent en avoir rempli quelques unes, elles permettent de concevoir la surface actuelle rabattue à peu près exactement dans le plan de la base de la surface soulevée, sans que dans aucun point plusieurs masses soient venues se présenter pour occuper le même point. Or il résulte bien évidemment des calculs auxquels nous nous sommes livrés dans notre premier mémoire, que dans le Cantal et dans tous les cratères de soulèvement sur lesquels on possède des données exactes, on peut admettre l’existence de plus de crevasses, soit ouvertes, soit remplies de matières adventives, qu’il n’en faudrait à la rigueur pour permettre de concevoir le rabattement dont je viens de parler.

Mais cette disposition si simple que présentent les élémens de la surface plane primitive, en même temps qu’elle rend facile le contrôle des observations, peut servir de point de départ à des problèmes importans ; ainsi que nous l’avons déjà indiqué dans notre premier mémoire, il reste là une question d’écrasements traiter par les principes de la mécanique. Il reste à déduire de la forme que la surface a reçue la quantité et le mode de distribution de l’écrasement intérieur, dont les dérangemens de cette surface donnent la preuve.

Cette question présentera peut-être d’assez grandes difficultés analytiques, et tant que ces difficultés n’auront pas été levées, on pourrait craindre au premier abord qu’elle ne conduisit à quelque résultat absurde. Mais on ne doit pas oublier que le résultat d’un calcul quelconque sur cette matière ne sera jamais que le développement d’une hypothèse sur la structure et la composition de la base de l’écorce terrestre. Or personne ne peut se flatter de posséder des notions assez exactes sur les parties de l’écorce terrestre inaccessibles à nos regards pour en déduire à priori l’absurdité du résultat d’observations faites sur les parties exposées au grand jour. Ce sont au contraire ces observations et les déductions auxquelles elles conduisent qui peuvent nous fournir des données sur les fondemens de l’écorce terrestre.

Ainsi que M. Boblaye l’a fait remarquer, la production d’un cratère de soulèvement se conçoit plus aisément dans les parties de l’écorce terrestre dont la base, criblée par une multitude d’éruptions antérieures et pour ainsi dire vermoulue, pouvait permettre à la pression soulevante de venir s’exercer directement sur des points peu éloignés de la surface. Prise pour base d’un calcul exact et complet, sous le rapport de ce qui s’est passé dans