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d’admettre qu’au moment où les premières éruptions volcaniques ont commencé en Auvergne, il s’y trouvait des dépressions considérables, et que la coïncidence plus ou moins exacte de ces dépressions du sol primordial ; des points où les premières éruptions de trachytes se sont fait jour ; de ceux où les accumulations de matières volcaniques ont acquis le plus d’épaisseur ; de ceux, enfin, qu’un grand effort souterrain a fait céder de préférence, loin de constituer une invraisemblance, présente au contraire une vérification des conjectures qu’il serait le plus naturel de faire à priori sur la manière dont ces phénomènes successifs se sont enchaînés. Il est toute fois évident que les lois qui déterminent cet enchainement ne sont pas assez absolues pour avoir exclu toute exception ; aussi voyons nous que le bassin du Puy n’a pas été rompu et soulevé dans son centre, comme l’ont été les trois autres ; l’exception dont il a été l’objet s’explique naturellement, lorsqu’on remarque que les éruptions y ont été moins abondantes et moins nombreuses, et qu’il ne s’y est produit que des éruptions basaltiques, moins propres que les éruptions trachytiques à disloquer le sol fondamental.

On pourrait aussi considérer comme des anomalies à la loi générale les soulèvemens qui se seraient produits au dehors des bassins comblés. Ces anomalies ne sont probablement pas sans exemple ; seulement elles paraissent ne s’être réalisées que sur une échelle plus petite. On pourrait en effet considérer les traces de dérangement que M. Burat, dans son ouvrage sur les volcans de la France centrale, a indiqués dans le granite, autour du volcan du Pal et du suc d’Esteil, et le bombement longitudinal que l’examen du lambeau basaltique de Prudelles m’a conduit à supposer dans le granite qui sert de base à la chaîne des puys, comme autant d’exemples de la circonstance exceptionnelle dont il s’agit.

Les objections qui ont été faites contre les idées émises par M. Burat, sur la première de ces localités, tendraient à faire disparaître une de ces anomalies ; mais ici la règle générale n’a pas besoin d’être confirmée par des exceptions ; de sorte que, quand même les objections dont il s’agit seraient fondées, elles demeureraient étrangères à la question qui nous occupe.

Si l’examen des assises de matières fondues qui entrent dans la composition du Cantal prouve que la situation dans laquelle on les observe aujourd’hui, ne peut pas avoir été leur position originaire ; si des observations directes et péremptoires montrent que