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ne devaient cette couleur qu’à une matière huileuse ou bitumineuse, dont l’existence était facile à constater, et ces filons n’ont jamais présenté la moindre trace de corps organisés contemporains.

» Une dernière preuve que la nature n’a pas besoin de recourir à la destruction des plantes ou des animaux pour produire des combinaisons analogues à celles du règne organique, si toutefois ces carbures d’hydrogène doivent y être rapportés uniquement à cause de leur aspect huileux, se déduit des sources minérales thermales qui sortent du granite ou des autres terrains primitifs. Elles viennent de grandes profondeurs, dont la température ne peut se concilier avec l’existence de corps organisés vivans, et charrient cependant au jour des quantités énormes de substances auxquelles les chimistes ont donné le nom de glaizines, ou même qu’ils n’ont pas encore dénommées à cause de la variabilité de leurs caractères. Ces dernières ont la plupart du temps une grande tendance à passer à l’état résinoïde ou huileux par leur altération. C’est même à un pareil produit que Berzélius a donné le nom de résine puante.

» Je n’ignore pas d’ailleurs qu’il y a souvent relation intime entre les pétroles et les couches de houille ou de lignite ; très souvent même le pétrole se trouve dans des endroits où des volcans en activité sont placés près de couches de houilles ; mais j’ai seulement voulu mettre en garde contre la généralisation du fait énoncé par M. Reichenbach, et faire voir que ces carbures d’hydrogène peuvent devoir leur origine à un nombre de causes d’autant plus grand que ces combinaisons sont mal définies. »

M. Bertrand Geslin donne lecture d’un Mémoire de M. Pareto, intitulé : Observations sur le département des Basses-Alpes. (Voy. pl. II, fig.1, 2 et 3.)

Ayant fait, cet automne, une excursion géologique du côté de Digne et de Barcelonette, je me fais un devoir de communiquer à la Société géologique, comme pouvant l’intéresser à cause de leur variété, le peu d’observations que j’ai pu faire dans cette course, sur la constitution géognostique d’une assez grande portion du département des Basses-Alpes ; étendue de pays assez utile à observer, puisqu’elle peut servir à montrer la liaison qu’il y a entre les formations du département du Var, ou du S.-E. de la France, et celles qui paraissent assez différentes à l’aspect, et qui constituent une grande partie du système alpin.