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l’autre, tant par leur nature, que probablement aussi par leur composition. On pourrait plutôt rechercher le pétrole dans l’eupion, si le goudron duquel on a extrait l’eupion est un goudron de houille, car la houille perdra toujours d’abord son pétrole dans l’acte de sa carbonisation, et ensuite de l’eupion peut se mâler avec le goudron produit.

« Dans la rectification subséquente du goudron, l’eupion, le pétrole, et les autres parties volatiles, passeront les premières, et resteront mélangées. Comme ces deux substances résistent une grande partie des réagens, elles resteront toujours ensemble dans l’expérience, et il sera même difficile d’obtenir l’une sans l’autre. Les huiles éthérées fines obtenues du goudron par MM. Syme, Thompson, etc., dissolvent le caoutchouc, et sont nommées les dernières naphtes de la houille ; elles ne sont jamais simples, mais toujours une combinaison de pétrole et d’eupion ; je montrerai dans la suite qu’il y entre même d’autres corps.

« De plus, je puis encore tirer des observations précédentes, la conclusion géologique que les houilles ne sont pas un produit charbonneux à demi carbonisé par la chaleur, comme certaines personnes l’ont cru, et qu’elles n’ont même jamais été soumises à une température élevée, parce que sans cela leur pétrole se serait volatilisé avant toute autre chose.

« Enfin, tout ceci peut servir encore de preuve ultérieure mon idée contraire à celle de M. Dumas, que la naphtaline, produit d’une haute température, n’a guère pu préexister dans les houilles qui sont reconnues n’avoir pas éprouvé une forte chaleur.

« En résumé : 1o les houilles anciennes (Great coal formation) contiennent environ d’une huile éthérée qu’on peut distiller avec de l’eau, tandis que le charbon de terre du grès vert n’en renferme point ;

« 2o Par ses caractères physiques et chimiques, cette huile est identique avec le pétrole, qui préexistait donc dans les houilles, et qui ne peut pas être ainsi un produit de leur combustion ;

« 3o Les caractères physiques et chimiques du pétrole artificiel concordent tellement avec ceux de l’huile de térébenthine que le pétrole n’est probablement que l’huile de térébenthine des conifères du monde primitif ;

« 4o Les sources de pétrole paraissent être le résultat d’une distillation faible de grandes couches de houille au moyen de la chaleur souterraine universellement répandue ;

« 5o Tous les dépôts houillers n’ont jamais été exposés à une haute température ;