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de rebroussement dans la ligne très compliquée, qui, s’appuyant sur les crêtes de ces ramifications, irait d’un sommet à l’autre. Ce point est un col où deux vallées prennent leur origine, et fixe la limite des deux productions qui s’y rencontrent. Dans toute la surface occupée par la formation euritique, les centres de soulèvement sont des cônes, et, sur la crête de leurs ramifications, on voit des cônes plus petits s’élever de distance en distance.

Dans la région granitique et siénitique, ce sont des sommets arrondis et quelquefois des plateaux très étendus ; les ramifications offrent également des plateaux plus ou moins alongés, au pied desquels on voit souvent sortir les eurites et les porphyres qui les ont soulevés. Les montagnes présentent toujours un escarpement d’un côté, et une pente douce de l’autre ; l’escarpement est constamment du côté de la plus grande élévation.

C’est au S. et à l’E. que se trouvent presque tous les escarpements de la masse granitique ; ceux des siénites sont au N. et à l’O,

Les principaux centres de soulèvement de la région siénitique sont les ballons d’Alsace et de Servance ; ceux de la région granitique sont le Drumont, le Grand Ventron, le Honech, le Bressoir, etc. Dans l’espace occupé par la formation euritique, les centres de soulèvement sont plus nombreux que dans l’autre ; parmi eux, le Barenkopf, la grande Bers, le Rosberg, le ballon de Guebviller, sont très remarquables.

Le ballon de Guebviller surtout, qu’on a regardé jusqu’à présent comme une cime placée sur un rameau partant de la crête, est le centre d’un superbe massif dont la principale ramification va rencontrer la crête des Vosges au Rotabac, où il se réunit, par un col, avec une des productions du Honech.

On remarque souvent autour de chaque centre de soulèvement plusieurs autres centres qui en dépendent, et desquels partent des ramifications secondaires. Le centre n’est pas toujours le point le plus élevé du massif, mais bien le sommet de la masse dont partent toutes les ramifications.

La masse du Kaiserstulhz que j’ai aussi étudiée pendant quelque temps, présente de grandes analogies avec les porphyres et les eurites des Vosges : toutes les roches qui la composent ne sont que des modifications d’une grande éruption dolomitique. Il y a deux centres principaux de soulèvement (sommets du Kaiserstulhz, et de Santa-Catharina), et un grand nombre de petits centres d’ordres inférieurs. Les vallées commencent toutes par un cirque conique, et une grande vallée très large sépare les productions des deux centres principaux, dont un grand nombre vient s’y terminer.