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depuis les pentes du plateau central de la France, jusqu’aux rivages de la Manche. On reconnait dans les dépôts qui forment cet immense appendice, des groupes distincts d’argiles, des sables, des calcaires d’eau douce, et enfin, mais avec doute, et seulement dans les parties inférieures et aux extrémités du bassin, des couches marines et fluviatiles ; suivant M. Desnoyers, ces divers dépôts seraient à peu près contemporains, et ne varieraient de nature que par suite de causes locales. L’auteur a reconnue, outre, un grand nombre de petits lacs à contours bien limités, comblés aujourd’hui par des calcaires et des silex d’eau douce, en sorte que la grande cavité lacustre du bassin parisien présentait alors une disposition analogue à celle de la Caspienne ou de la mer Noire, bordée des lacs nombreux de la Russie méridionale et de la grande cavité asiatique ; suivant M. Desnoyers, ces dépôts meubles ou lacustres se lieraient d’une manière plus probable au dernier étage du bassin parisien, qu’au système des faluns. Cette opinion a été appuyé par MM. dufrénoy et Élie de Beaumont ; mais ces deux géologues regardant les calcaires d’eau douce de l’Auvergne comme liés intimement à ceux de la partie méridionale du bassin de Paris, rangent un même groupe géologique tout cet immense ensemble de dépôts supérieurs au gypse, qui commence pour eux le système moyen des dépôts tertiaires. Il reste donc ici une question à résoudre ; le bassin de Paris constituent-il dans sa totalité une période zoologique et géologique, comme le croit M. Deshayes, ou doit-il être divisé, pour classer sa partie supérieure, dans le système tertiaire moyen, comme le croient MM. Élie de Beaumont et Dufrénoy ? M. Desnoyers regardant les dépôts fluviatiles et lacustres des bords du bassin comme liés, d’un côté au dépôt d’eau douce de la formation parisienne, et de l’autre comme recouverts en gisemens transgressifs par les faluns de la Loire, semble se prononcer pour l’opinion de notre habile classificateur zoologiste.

C’est à l’aide des dépôts les plus superficiels que M. Desnoyers a recherché les limites du grand lac qui succéda au golfe parisien ? M. de Beaumont, dans ses Observations sur l’étendue du système tertiaire inférieur dans le nord de la France, et sur les dépôts de lignite qui s’y trouvent, s’attache principalement à démontrer la grande extension des dépôts marins inférieurs au-delà des limites que la dénudation de la craie semble aujourd’hui leur assigner. M. de Beaumont en signale de nombreux lambeaux, tout-à-fait excentriques aujourd’hui à la grande masse du terrain