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les tufs du Cotentin et de la Bretagne recouvrent des terrains parisiens et quelquefois même leur calcaire d’eau douce supérieur. Enfin, M. Dufrénoy a confirmé la séparation des deux étages du bassin Bordelais, et fait connaître une analogie remarquable avec des faits rappelés par M. Desnoyers, en annonçant que la grande formation lacustre du Lot-et-Garonne s’interpose, depuis Marmande jusqu’à Blaye, entre les deux dépôts marins. Ainsi l’existence de ce second groupe tertiaire, qui se place par son âge et en partie par sa position géographique entre les dépôts du nord de la France, de la Belgique, de l’Angleterre, et probablement du nord de l’Allemagne, et ceux de l’immense formation méditerranéenne, est anjourd’hui constatée dans tout le sud-ouest de la France, dans le bassin de Dax, dans ceux de l’Hérault, de l’Aude, des Bouches-du-Rhône, de la Suisse, de l’Autriche, de la Hongrie, et d’après un travail récent de M. Deshayes, dans le plateau Volhynie-Podolien ou la Pologne méridionale.

Si vers le nord de l’Europe il semble exister une liaison entre les divers étages tertiaires, il n’en est pas ainsi vers le midi ; dans le bassin de Vienne, dans la Styrie, et surtout dans la Grèce, les gompholithes du terrain tertiaire inférieur étaient soulevées à une hauteur de plus de 1000 mètres, en certaines localités, lorsque le terrain subapennin se déposa sur les nouveaux rivages.

Un voyage rapide de M. Boué dans le midi de la France nous a valu une communication remplie de faits intéressans au sujet des dépôts tertiaires de Narbonne, de Pézenas et de Béziers. Dans le nombre de ces faits, je citerai les relations des basaltes avec les dépôts tertiaires ; là, comme dans l’Auvergne, les basaltes paraissent s’être fait jour au milieu de lacs et de dépôts lacustres de l’époque tertiaire moyenne. Au-dessus des agglomérats basaltiques on voit en divers lieux, notamment entre Alignan et Pézenas, des marnes et des agglomérats à ossemens de mammouths qui, par leur âge et leur nature, paraissent à l’auteur identiques aux ossemens du Val-d’Arno, et par conséquent représentant des débris de la population subapennine.

Pour d’habiles observateurs, il n’est point encore en géologie de sujet épuisé. Les recherches de MM. Desnoyers et Élie de Beaumont, sur le bassin de Paris, vous un ont offert des preuves bien remarquables ; le premier, dans son Mémoire sur les terrains tertiaires du nord-ouest de la France, autres que la formation des faluns de la Loire, double l’étendue que l’on assignait au bassin de Paris ; il établit son existence sur plus de 200 lieues carrées,