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grandes nappes que celles qui entourent les systèmes trachytique et phonolitique de l’Auvergne.

M. C. Prévost rappelle la lettre qu’il a adressée à l’Académie des sciences le 25 novembre dernier[1], et dans laquelle il a annoncé n’avoir vu dans les trois grands systèmes volcaniques du Mont-Dore, du Cantal et du Mezenc, envisagés chacun isolément, que trois groupes de volcans d’éruption dont la forme générale lui paraît représenter complètement celle de l’Etna, du Vésuve, et d’autres systèmes volcaniques d’Italie et des îles de Sicile. Entre autres preuves à l’appui de son opinion, il cite la disposition des matériaux autour de chaque foyer principal ; la plus grande abondance des filons, et la plus grande épaisseur des dépôts compactes vers le centre de chaque massif ; les coulées divergentes formant des nappes plus ou moins étendues sur les flancs ; des déchiremens aussi profonds dans le sol volcanique des volcans à cratères de Sicile et d’Italie (le val di Bove à l’Etna, Lipari, Ischia), que dans les systèmes volcaniques d’Auvergne.

Il semble à M. C. Prévost difficile de supposer que le soulèvement hypothétique ait eu constamment et précisément lieu au point même où les matières volcaniques avaient la plus grande épaisseur, c’est-à-dire au centre de leur émission, car pour se rendre compte de l’état actuel du sol, il faudrait admettre que les dépôts volcaniques ont été primitivement accumulés dans une cavité dont la profondeur aurait au moins égalé l’élévation actuelle du cône au-dessus de l’ouverture par laquelle se seraient faites les éruptions. Selon lui, les plateaux basaltiques n’ont qu’une continuité apparente ; et ils résultent plutôt d’un grand nombre de coulées successives et en partie contiguës. Il lui semble aussi que, suivant la théorie qu’il combat, les vallées regardées comme de déchirement devraient s’ouvrir vers une cavité centrale et non aboutir à

  1. Voir le Temps du 5 décembre.