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Enfin la séance fut close par l’exhibition d’une énorme macle de feldspath de Lomnitz dans le Riesengebirge, et par une courte allocution du secrétaire, M. Glocker. »

M. Desgenevez communique la note suivante :

« M. Élie de Beaumont, dit-il, dans ses cours de géologie à l’école des Mines et dans son mémoire sur les montagnes de l’Oisans, a beaucoup insisté sur les apparences cratériformes de la lune. S’il était vrai, comme il le pense, que les dépressions de la surface lunaire ne passent être assimilées qu’à des cratères de soulèvement, et non à des cratères d’éruptions, il s’ensuivrait que la loi qui préside à la production de la première sorte de cratères est une des plus générales auxquelles la nature soumette ses opérations. La société entendra avec intérêt sur ce sujet l’opinion d’un des plus grands astronomes de ce siècle, de sir John Herschell, qui vient de publier un traité d’astronomie dont la bibliothèque universelle de Genève (août 1833) a donné l’analyse. C’est à ce recueil que j’emprunte la citation suivante :

« Les montagnes lunaires présentent en général une uniformité frappante et une singularité d’aspect ; elles sont étonnamment nombreuses, occupant de beaucoup la plus grande portion de la surface de la lune, et étant presque toutes d’une forme exactement circulaire ou en forme de coupe alongée, cependant en ellipse vers le bord. Les plus hautes, telles qu’elles ont été mesurées par la longueur des ombres qu’elles projettent, ont environ 1 mille et 3/4 d’élévation perpendiculaire[1]. Les plus grandes ont pour la plupart dans leur intérieur des fonds plats, d’où sort vers le centre une petite élévation escarpée et conique. Elles offrent, en un mot, dans toute sa perfection le véritable caractère volcanique, tel qu’on peut le voir dans le cratère du Vésuve et dans une carte des districts volcaniques des champs Phlégréens ou du Puy-de-Dôme. Dans quelques unes des principales, on peut, à l’aide de puissans télescopes, constater clairement des marques décisives de stratification volcanique, provenant des dépôts successifs de matières poussées dehors, et je l’ai vérifié par mes propres observations. Ce qui est particulièrement singulier dans la géologie de la lune, c’est que, quoiqu’on n’y puisse rien apercevoir qui ait le caractère des mers, cependant il

  1. 2816 mètres.