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différentes produisent souvent des effets analogues. Quelles sont les plus influentes dans le premier cas, les plus générales dans le second ? il est encore peu de questions dans lesquelles nous puissions le dire, et nous devons, comme l’illustre auteur des Protogées, en remettre la décision aux géologues à venir : Sed quid privatis aut publicis causis imputandum sit, facilius aliquando statuet posteritas, explorata melius humani generis sede.


Terrains tertiaires.

Pendant ces deux dernières années, la science s’est enrichie de nombreux travaux sur les terrains tertiaires ; les uns sont théoriques, les autres descriptifs. Nom nous occuperons d’abord des premiers, non par prédilection, mais parce qu’ils présentent l’état de la science, et que les seconds ne sont que les élémens de ses progrès futurs.

Les géologues qui se livrent à l’étude approfondie d’une localité ou d’un ordre de faits particuliers sont entraînés malgré eux à généraliser, à théoriser, si l’on peut s’exprimer ainsi, et nous en savons plus d’un qui perdirent en voyage les théories conçues ou admises dans le cabinet. Le géologue au contraire, qui a soumis l’Europe entière à des recherches plus ou moins rapides, est conduit naturellement au scepticisme. Chez lui, une objection attend toute idée théorique et vient jeter l’incertitude sur les classemens où, dans la marche rapide de la science, l’esprit aimerait la se reposer : ces observations s’appliqueront d’elles-mêmes aux divers mémoires théoriques dont j’ai à vous rendre compte.

Dans un mémoire sur le sol tertiaire, tel qu’il est conçu par M. Brongniart, M. Boué expose des objections nombreuses, puisées dans ce trésor de documens et d’observations sur l’Europe entière que lui seul possède, contre la classification du terrain parisien, plus fréquemment contre le parallélisme établi entre divers dépôts européens ; enfin, contre la théorie en elle-même des bassins tertiaires. L’auteur vous a rendu compte de ce travail dans son savant résumé pour 1833, et nous nous contenterons de vous le rappeler.

L’étude des dépôts tertiaires du midi de la France a donné lieu la deux nouveaux mémoires de M. Reboul. Le premier tend à établir le synchronisme des terrains tertiaires inférieures métalymnéens et prolymnéens. Tout le talent de l’auteur n’aura sans doute pu ébranler votre foi dans un ordre chronologique, fondé dans un grand nombre de cas sur l’accord ou la coïncidence des groupes géognostiques