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Arrivé il y a deux ans en Italie, je n’avais vu presque que le N.-O, de l’Allemagne, je n’étais donc pas très en état de juger les phénomènes des volcans les plus récens. Pénétré de l’importance de la théorie de M. Buch, qui restera dans tous les cas à la science, il était naturel que je fisse d’abord une application de ce que j’avais appris. Les montagnes d’Albano semblèrent se prêter à cette manière de voir, de manière que je finis par y soupçonner un cratère de soulèvement, parce que je voyais ces hauteurs entourées : d’un cercle régulier composé de couches de peperino et de lave basaltique, du milieu duquel s’élevait le mont Cavo, volcan facile à reconnaître, et pourvu d’un cratère d’éruption.

Je ne m’arrêtai au Vésuve que très peu de temps, la Sicile étant le but de mon voyage ; je ne pus donc pas me faire une idée suffisamment exacte des différences réelles de ce volcan d’avec son cercle extérieur du mont Somma. Un peu plus tard, occupé de l’Etna, j’y fus surtout frappé par la vallée circulaire du Val del Bove, cavité peu visitée.

La grandeur de ce dernier accident, dont on ne saisit bien les proportions que de loin, semblait l’éloigner des formes des véritables cratères d’éruption que j’avais vus. De plus, le nouveau cône de l’Etna n’offrant aucune coupe intérieure, venait augmenter la déception. Figurez-vous une vallée circulaire peu profonde, ouverte, du côté tourné vers la mer, d’un diamètre de quatre milles a Au premier moment, sa forme mal rendue dans toutes les cartes, ne me parut guère comparable à l’entonnoir étroit et aux murailles irrégulièrement formées du cratère de l’Etna. Elle s’éloignait encore plus des cratères d’éruption qui, entourés de sable et de scories, forment de nombreuses buttes au pied de l’Etna, et dont le pied a souvent donné issue aux coulées de laves.

Sur le fond et dans la partie la plus inférieure de la bordure de cette grande vallée, des masses plus ou moins grandes, de rochers trachytiques ressortent sous les laves plus récemment coulées. Ces trachytes ressemblent à beaucoup de variétés des anciennes roches amphiboliques, telles que les diorites, les siénites, etc. Or, l’amphibole abondante dans ces roches ne se trouve jamais dans les nouvelles laves de l’Etna.

Enfin, les murailles de la cavité sous forme de précipices de 2 ou 3,000 pieds d’élévation sont composées d’alternats, d’agglomérats solides et de couches de laves dont les affleuremens décrivent des lignes horizontales, comme les couches d’un terrain neptunien secondaire. Ces couches d’agglomérat sont composées