Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

précédente et dans le granite sur lequel elle s’appuie. Elle contient encore du fer spathique, mais elle est surtout riche en fer oligiste écailleux qui y est disséminé en nids assez abondans.

7° Enfin on trouve le granite qui forme les montagnes de St.-Martin. Il diffère essentiellement de la roche granitoïde n. 5, il est à petits grains et li mica noir. Malgré cette différence, on peut assurer que la roche granitoïde intercalée dans la dolomie est une ramification du granite. C’est très-probablement à l’action réciproque du granite sur le calcaire et aux dégagement de gaz qui ont dû se faire au contact de ces deux roches que sont dus la différence de texture du granite, les changemens que le calcaire a éprouvés et l’introduction des minerais de fer.

Ce gisement intéressant nous fournit une nouvelle preuve du peu d’ancienneté du granite des Pyrénées. Comment concevoir en effet l’intercalation de la roche granitoïde entre deux couches de dolomie, si le granite ne s’y était introduit à la manière des filons ? La position presque verticale des couches et le parallélisme de la dolomie, et des masses de granite s’oppose à la supposition que le calcaire s’est déposé dans les anfractuosités du granite, tandis que le soulèvement de cette roche postérieurement au terrain de craie, et son épanchement entre deux couches de ce terrain, expliquent d’une manière simple et naturelle le phénomène que nous venons de décrire.

Les mines de fer de Rancié dans l’Ariège alimentent à elles seules un grand nombre d’usines, nous paraissent d’après nos observations et surtout d’après celles de M. Marrot se trouver dans la même position que les minerais de fer du Canigou. En effet, le gite métallifère est placé à la proximité du granite, dont le contact avec le calcaire s’observe à une petite distance de la mine dans le ravin de Sem, et il contient de la dolomie. En outre, M. Marrot annonce, dans un Mémoire inséré dans les Annales des Mines : (Volume 4, page 314), « que les couches du terrain de transition sont quelquefois interrompues par d’énormes masses de granite, auxquelles ces roches adhèrent parfaitement, quoique le passage soit brusque de l’une à l’autre. Ces couches de transition renferme alors quelques filons contenant de la galène argentifère, du cuivre pyriteux et souvent des amas de minerai de fer analogues à ceux de la vallée de Sem. »

Ces détails nous conduisent à conclure que la plupart des mines de fer de la partie orientale des Pyrénées sont placées à la jonction des terrains de granite et de calcaire, que leur formation est en rapport intime avec le soulèvement de la chaîne granitique, enfin