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Gly ; je vais le décrire pour donner une idée plus complète de la position remarquable de ces minerais de fer.

Ce gisement est situé à une petite distance de Saint-Paul de Fenouillet, à une demi-heure du pont de la Fou, où la Gly entre dans une gorge étroite et profonde ouverte dans un calcaire cristallin en couches presque verticales. Les caractères extérieurs de ce calcaire ne sauraient, nous donner aucune idée de son âge ; il a constamment été rangé avec les terrains de transition des, Pyrénées, et ce n’est que dans le voyage que je fis l’année dernière dans cette contrée, avec M. Élie de Beaumont, que nous reconnûmes qu’il appartient au terrain de craie inférieure. Ce calcaire est en effet associé à des marnes noires renfermant des fossiles de cette formation ; il présente en outre quelques indices d’Hippurites et de Dicérates. Ces fossiles disséminés dans le calcaire saccharoïde sont à l’état lamelleux ; ils se dessinent presque toujours en noir sur la pâte du calcaire qui est d’un gris bleuàtre, analogue à la couleur du marbre bleu turquie. Il faut avoir vu un grand nombre de ces fossiles pour pouvoir les reconnaître ; ils paraissent avoir été comprimés dans tous les sens, et de plus ils sont tellement adhérens au calcaire, qu’il est difficile d’en détacher des fragmens caractérisés. Au pont de la Fou, les couches sont redressées très-brusquement, circonstance en rapport avec la présence du granite qui se trouve à une petite distance de la surface du sol, et se montre au jour de tous côtés. Les minerais de fer, dont je veux parler, sont précisément au contact même du calcaire et d’une pointe de granite qui sort au milieu du terrain. secondaire.

Depuis les pont de la Fou jusqu’à l’endroit où l’on voit les minerais de fer, le calcaire présente les caractères généraux que je viens d’indiquer ; cependant on peut dire qu’il est de plus en plus cristallin à mesure que l’on s’approche des masses granitiques. Au pont de la Fou, le calcaire était encore un peu esquilleux ; à trois cents mètres du granite, il est tout-à-fait saccharoïde, et ne contient plus de traces de fossiles.

Voici la disposition que l’on observe. Les couches plongent vers l’Est 25° Sud sous un angle de 75°, de manière à s’appuyer sur le granite qui forme les collines de St.-Martin. On marche sur le calcaire saccharoïde gris clair jusqu’à cent mètres environ de la masse principale de granite, et seulement à trente-trois mètres d’une ramification de granite dont je vais bientôt parler. On trouve alors :

1° Un calcaire rougeâtre saccharoïde, ferrugineux, formant des couches régulières dont la puissance est de quinze mètres environ, On n’observe pas de passage de ce calcaire au calcaire saccharoïde gris