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Saint-Martin-le-Nœud est séparé de Beauvais par un plateau crayeux d’environ une demi-lieue de large. La craie étant employée dans ce pays comme pierre de bâtisse, les auteurs de la carte géologique des environs de Paris ont été amenés a l’erreur de croire que les hauteurs, à l’ouest de Beauvais, étaient composées de calcaire tertiaire. Sur leur pente orientale près du couvent de Saint-Symphorien, à Beauvais, la Société voit, avec intérêt, deux ou trois filons distincts de silex pyromaque au milieu des bancs horizontaux de craie. D’après M. Graves, ces fentes remplies de silex se retrouvent dans beaucoup d’escarpements crayeux, a dix lieues autour de Beauvais. Un dépôt alluvial ancien d’argile limoneuse jaune couvre cette roche, et son épaisseur est assez considérable au-dessus de Beauvais. Le versant opposé du plateau offre, à Flambermont, sur un pente assez forte, de grandes carrières qui laissent apercevoir distinctement le relèvement des couches de craie. Elles inclinent au N. E. sous sa 22 1/2°. Cette craie, assez dure et fendillée, contient des silex, des rognons de pyrite en partie cristallisée, et de nombreux fossiles, tels que des Spatangues (S. coranguinum), des Belemnites, le Dianchora striata, Sow., le Pachytos spinosa, le Podopsis striata, le Catillus Lamarckiii, les Terebratula carnea, octoplicata, intermedia et semiglobosa, le Stromatopora concentrica Golf. ? M.Graves fait remarquer que les Ananchites sont rares dans ces assises moyennes de la craie, tandis qu’ils abondent dans la craie tendre, où au contraire il n’y a que très-peu de Spatangues.

En s’avançant plus au sud-ouest, on voit, dans un petit chemin creux, près du château de Senefoutaine, des affleuremens des couches inférieures à la craie, savoir : de la craie endurcie, fine et blanche, de la craie grisâtres blocs de calcaire gris ou jaune très-dure, et renfermant des ammonites, des peignes, enfin de la craie marneuse à particules vertes, en partie sableuse, de peu d’épaisseur et contenant en grande abondance des pétrifications, telles que des Turrilites (T. costatus ou une espèce voisine), des Hamites, diverses Ammonites (A. varians, Deluci, inflatus, subspinosus Lam., Beudanti, Coupei, Woolgars, Sow.) des Nautiles, la Cassis avellana Brong., l’Ostrea carinata, la Chama haliotoïdea, Sow., le Pecten asper, des Belemnites, des Térébratules (T. gallina Brong. et Lyra, Sow.) le Spatangus suborbiculatus Brong., des dents de Squale, etc.

Au-dessous, on aperçoit encore quelques lits de marne argileuse noirâtre, puis de la craie grise, et après un espace couvert, on arrive à des sables jaunâtres, avec des rognons de minerai de