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les premières parties de la grotte, dans les parties plus éloignées, un limon gras les remplace, et son épaisseur, qu’on a trouvée de près d’un mètre en certains endroits, paraît beaucoup plus considérable dans d’autres, où l’on n’a pas creusé dans jusqu’au rocher.

À cinquante mètres à peu près de l’entrée de la grotte, au haut de la monté dont nous avons parlé, sous les stalagmites déjà décrites et sous une couche de sable limoneux de deux à quatre décimètres, se trouvent des ossemens humains en grande abondance. Nous n’en avons pas trouvé d’autres en cet endroit. Ils sont peu pénétrés de sucs pierreux, légers, assez fragile ; nous avons trouvé mélangés avec eux des débris de poterie grossière, noire tant au dehors que dans la pâte, dont les surfaces en certains endroits avaient quelquefois pris par l’action du feu une teinte rougeâtre.

Cette pâte est formés d’une terre grossièrement pétrie et non tamisée, renfermant de petit rhomboïdes primitifs de chaux carbonaté. Il y avait des débris de grands et de petits vases ; les premiers, épais de un à deux centimètres, donnaient à supposer dans leur intégrité par le courbure des fragmens, un diamètre de trois à quatre décimètres. Les plus petits n’avaient guère que deux à trois lignes d’épaisseur, ils étaient extérieurement décoré de filets en creux, ou d’impressions symétriques, comme on en pourrait faire avec la pointe d’un couteau.

Après nous être arrêtés. quelques temps à l’entrée du premier boyau pour faire ces premières fouilles, nous suivîmes une descente assez rapide, en rampant sur le sable, dans de longs couloir, presque comblés de sable dolomitiques, de gros et petits fragmens de dolomie et de limon gras et bientôt nous vîmes des débris d’ossemens d’ours. Je laisse à d’autres le soin de décider s’ils appartienent à l’Ursus spælœus, Artoïdeus, Pistoris, ou à toute autre espèce.

Dans quelques endroits de la grotte, aux ossemens d’ours se trouvent mêlés quelques débris rates et peu reconnaissables de ruminans, de rongeurs et d’oiseaux. Dans certains couloirs profonds, étroits et où l’on n’arrive, même en rampant, qu’avec la plus grande peine, on trouve des ossemens indéterminables incrustés au plafond et tenant si solidement au rocher qu’on ne peut les avoir sans les briser en éclats.

Jusques ici, nos observations n’ont rien d’extraordinaire, elles diffèrent peu de ce que j’avais déjà rapporté. J’ajouterai que les ours ont pu certainement vivre dans notre caverne à ossemens, qu’il sont pu y vivre tranquillement, et que les débris de plusieurs. générations ont pu s’y accumuler. Il est possbile aussi que ces ours