Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/435

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


« Si chacun d’eux représente une partie de la vie du globe, il devrait représenter l’ensemble des phénomènes qui se sont passés sur le globe pendant cette portion de sa longue vie, et l’on devrait y trouver les traces de tous ceux qui sont susceptibles de se conserver par quelque moyen dans les archives naturelles des formations. En d’autres termes, une formation qui représente une portion de la vie du globe doit renfermer dans ses registres stratifiés l’indication des animaux vertébrés et invertébrés qui vivaient pendant cette époque, soit dans la mer, soit sur le sol, soit dans les eaux douces ; l’indication des plantes marines, fluviatiles et terrestres qui végétaient alors, l’ensemble des débris fragmentaires roulés et non roulés que les eaux arrachaient aux terrains existans, les sables qu’elles charriaient, les limons argileux quelles déposaient au loin et les matières dissoutes qu’elles laissaient cristalliser de toute part à la surface du sol, et par infiltration dans l’intérieur des terrains à la manière des eaux artésiennes.

« Après quelques détails sur le parallélisme des divers produits géologiques à toutes les époques, rendu sensible par l’examen des phénomènes actuels, M. Boubée conclut que les caractères géognostiques des formations peuvent entraîner à de grandes erreurs de détermination, que les caractères paléontologiques, encore moins certains, sont insuffisans dans le plus grand nombre de cas, et que les caractères minéralogiques bien entendus devront être les moins trompeurs, puisqu’ils résultent le plus immédiatement de l’état physique du globe qui a dû être nécessairement uniforme sur toute sa surface, à toutes les époques.

« M. Boubée cherche à prouver qu’aucun es des formations de transition, figurées d’ordinaire comme autant de terrains en série, ne sauraient représenter isolément une époque quelconque de la vie du globe ; qu’aucune d’elles ne peut donc être considérée comme un terrain dans le sens propre de ce mot, et qu’il faut, par conséquent, chercher dans plusieurs groupes voisins les compléments réciproques les uns des autres. Ce n’est que dans la réunion des sept formations énoncées qu’il croit pouvoir trouver la réunion des produits contemporains de l’époque qui suivit la formation des terrains primordiaux.

« En résumé, dit l’auteur, toute véritable formation, toute représentation d’un laps de temps de la vie du globe, devra présenter dans l’ensemble des groupes sédimenteux ou plutoniens qui devront y être rapportés parallèlement, des arkoses, des brèches, des poudingues, des grès, des argiles, des marnes, des