Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/409

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aussi variables que les résistances. Une foule de faits prouvent que toutes les couches volcaniques sont en place et à leur niveau primitif. Elles remontent toutes avec une pente de quelques degrés vers le centre du massif des montagnes, parce que c’est de ce centre ou des points qui en étaient voisins qu’elles sont sorties pour tendre au loin, ou pour couler en rayonnant vers les plaines. Dans le but d’expliquer un état de choses si simple et si naturel, l’hypothèse des prétendus cratères de soulèvement est complètement superflue. Il est bien inutile d’invoquer à cet effet des forces insolites, imaginaires, purement locales et vraiment merveilleuses, puisqu’elles auraient eu à remuer l’écorce de la terre jusque dans ses fondemens (10 à 20 lieues d’épaisseur au moins), sur une étendue de près de douze lieues de diamètre (plus de cent lieues carrées de surface). M. Cordier fait un grand nombre de remarques pour prouver que l’état des lieux ne répond nullement à l’hypothèse dont il s’agit. Il insiste surtout sur ce qu’on attribue à l’hypothèse des effets précisément contraires à ce qu’indiquent les plus simples notions de la géométrie des solides. Ainsi, par exemple, tout est plein et formé de couches successives à peu près horizontales au centre du Mont-Dore et du Cantal (sauf quelques filons et quelques amas colonnaires qui indiquent la place de diverses cheminées éruptives), et d’une autre part les vallées vont en s’élargissant et en se multipliant du centre vers la circonférence. Car, le prétendu soulèvement aurait produit un effet absolument différent ; il devrait y avoir au centre de ces deux massifs de montagnes un immense entonnoir, un gouffre énorme, profond de toute l’épaisseur du sol primordial qui supporte la pellicule volcanique, large en proportion de cette épaisseur, dont la bordure serait au moins superficiellement dessinée, malgré les matières adventives qui auraient pu le combler en partie, et duquel partiraient d’énormes crevasses, des gorges escarpées, qui se rétréciraient en s’éloignant du centre commun, et viendraient se fermer et disparaître à la circonférence. »

M. Cordier expose ensuite que l’hypothèse des prétendus cratères de soulèvement est encore bien moins applicable aux grands massifs volcaniques anté-diluviens, dont la dégradation superficielle n’a pas en lieu avec la spécieuse régularité du Cantal et du Mont-Dore. Il cite notamment le grand massif du Mézin dans le Vivarais, lequel est presque entièrement démantelé du côté de l’est, tandis que les autres faces n’ont presque pas été entamées.

Il termine en faisant remarquer 1o que dans tous les grands systèmes de volcans brûlans, tels que l’Etna et le Vésuve, les couches