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débris argïlo-ponceux ; les malheureuses villes de Pompéia et de Stabbia, laissant à ses pieds le promontoire qui forme aujourd’hui l’ermitage du Sauveur ; tandis qu’un nouveau foyer, formé en conflagration, s’est ajouté au foyer d’explosion, a commencé le mont Vésuve d’aujourd’hui, et a donné un courant de lave qui, se dirigeant à l’ouest, a été couvrir et ensevelir Herculanum.

Jusqu’à présent, comme on n’avait eu encore aucune notion juste sur la différence des volcans d’explosion dont les caractère sont particuliers, et qui ont produit tous les cratères-lacs, d’avec les volcans ordinaires ignés qui ont produit des cônes, amas de déjections violemment torréfiées, ainsi que des courans de lave, il était impossible d’avoir quelque lumière sur la nature du mont Somma, ainsi que sur le fragment de cratère d’explosion qui enceint une portion de ce qu’on est convenu aujourd’hui d’appeler le mont Vésuve.

« Je viens, messieurs, de vous parler de mes recherches dans l’année 1813. En l’année 1817, étant parti de Randane pour aller en Allemagne m’assurer de quelques points sur lesquels je conservais de l’inquiétude, après avoir parcouru la Hesse, la Saxe et une partie de la Bohême, j’eus, à mon retour, à m’arrêter sur la rive gauche du Rhin, dans un vaste pays qu’on appelle l’Eiffel, entre Trèves et Aix-la-Chapelle. Je trouvai là, relativement aux volcans d’explosion (toujours cratériformes), une nouvelle et abondante source d’instruction. Dans un grand nombre de ces volcans d’explosion qui ont formé des cratères-lacs, et qui ont tous les caractères que j’ai assignés à ces cratères, je pus noter sur le pourtour de quelques uns diverses zones de matières torréfiées intercalées verticalement dans des masses qui ne l’étaient pas, avec les nuances suivantes : quelques cratères ayant le tiers de leur pourtour en matières torréfiées, quelques autres seulement le quart, quelques autres le cinquième ; enfin, j’en pus trouver un entièrement dépourvu de matières torréfiées. Ce cratère-lac a éprouvé son explosion au sein d’une roche argileuse feuilletée, sorte de cornéenne, ou de phyllade des géologues modernes. Ce cratère-lac, situé à environ trois lieues de Trèves, a cela de particulier que son pourtour extérieur, quoique presque abrupte, pourrait absolument être accessible aux pas de l’homme. »

À l’occasion des observations de M. de Montlosier sur les cratères de soulèvement, M. Cordier proteste fortement contre la réalité de ces prétendus cratères. Il expose qu’il n’a