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que ce refroidissement a été moindre dans les contrées plus voisines de l’équateur.

Toutes ces considérations prouvent combien il est difficile de distinguer dans la variété des dépôts coquilliers tertiaires, ce qui est dû aux circonstances locales, de ce qui est l’effet du progrès des temps. J’avoue qu’elles ne font qu’élever des doutes, et qu’elles ne peuvent suffire par elles-mêmes à résoudre la question ; mais celle-ci me paraît nettement résolue par l’examen critique de l’hypothèse que nécessite la doctrine de la formation successive, et par échelons, des bassins tertiaires ; ici, la preuve cherchée est acquise par l’emploi de la méthode d’exclusion.

« Pour que l’émersion du bassin de la Seine eût précédé celle du bassin de la Loire, et celle-ci celle des marnes bleues de l’Apennin, du Danube et du Languedoc, comme l’horizon de tous ces terrains est à peu près le même, il faudrait supposer qu’un soulèvement très régulier, a d’abord exhaussé d’environ deux cents mètres ce vaste plateau tertiaire parisien ; qu’après un intervalle, le même phénomène a eu lieu en Touraine, puis en Italie, en Languedoc, et aux bords du Danube, et qu’il s’est reproduit aux différentes périodes tertiaires, pour élever tous les dépôts supposés de différens âges à un niveau à peu près égal…

L’auteur combat, comme tout-à-fait invraisemblable, cette hypothèse du soulèvement successif de tous les terrains tertiaires, et lui oppose, comme bien plus naturelle, celle de leur émersion simultanée, par suite d’un abaissement général et unique du niveau des mers à la fin de cette grande époque.

Les terrains tertiaires soulevés sont, dit-il, ordinairement sur la lisière des grands plateaux. Cette position, le petit nombre de leurs lambeaux épars, et l’horizontalité presque générale de ces terrains, doit convaincre que ces grandes masses si régulièrement disposées, n’ont pas été déplacées, et surtout ne l’auraient pas été à différentes époques, pour atteindre toujours le même niveau[1].

  1. Évidemment M. Reboul a interprété la théorie du remplissage successif des bassins tertiaires telle que l’avait proposée M. Desnoyers, dans un sens tout autre que l’auteur lui-même, et il applique ses objections à des idées qui ne semblent pas avoir été exprimées, c’est-à-dire à une hypothèse d’émersion successive, par soulèvemens des couches tertiaires. Il s’agissait, au contraire, de l’immersion successive en en forme de bassin d’un sol préexistant pouvant servir, par suite de son affaissement, de nouveaux réceptacles aux sédimens et aux eaux des mers après leur retraits de bassins plus anciens. M. R. semble