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qui ne se trouve point entre les dépôts de même nature existant actuellement à diverses expositions et à diverses latitudes ?

« M. De France a fait cette remarque importante, que les coquilles des terrains tertiaires de la France et des régions voisines se rapprochaient les unes des autres par des transitions successives, et qu’on pouvait suivre la liaison des fossiles du bassin de la Seine avec ceux de l’Italie par les dépôts intermédiaires de l’Anjou, de la Touraine et de la Gironde ; les changemens lui ont paru en proportion avec les latitudes. Ainsi, dans la période tertiaire, comme au temps présent, les contrastes des groupes coquilliers doivent être attribués bien plus à la différence des lieux qu’à celle des temps. En effet, si les fossiles d’un même bassin tertiaire sont à peu près les mêmes dans les sédimens inférieurs et dans les supérieurs, ainsi que l’indiquent les observations de M. Deshayes pour le bassin de Paris, dont la formation a exigé tant de siècles ; et s’il est prouvé d’ailleurs que les bassins tertiaires appartiennent tous à une même période, ce n’est plus dans la succession des temps qu’il faut chercher la cause de leur différence.

« Au midi de la France on a inscrit dans la même catégorie et rapporté à un même temps les coquilles fossiles de Nafiach et de Banyuls-les-Aspres, en Roussillon et celles du calcaire des marnes bleues, appelé moellon, des bords de la Méditerranée. Cependant ce calcaire est un terrain inférieur et de première époque dans les bassins méditerranéens, au lieu que les dépôts coquilliers de Nafiach et de Banyuls appartiennent aux sables et aux limons de terrains de transport, c’est-à-dire à la troisième époque. À Nafiach on voit distinctement ces sables et ces limons, qui ont comblé l’ancien golfe de Roussillon, recouvrir en stratification discordante les marnes bleues et les mollasses du terrain marin inférieur.

« S’il est difficile d’apprécier les effets du temps sur la distribution des fossiles entre les divers membres de la période tertiaire, ces effets deviennent très sensibles dans les sédimens postérieurs à cette période, où la plupart des fossiles sont analogues aux espèces actuellement vivantes sur les rivages voisins...

« ... Les débris de palmiers enfouis dans le bassin tertiaire de Paris prouvent que sa température a été peu différente de celle qu’on prouve maintenant en Égypte et en Mauritanie ; on doit donc s’attendre à retrouver les analogues de ces mollusques dans les mers voisines des Tropiques.

« L’abaissement de la température terrestre de la période tertiaire à la quaternaire correspond à peu près à 10° du thermomètre centigrade dans la zone du bassin de la Seine ; mais il est probable