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sulfureuses, comme l’a fort bien annoncé, des 1819, M. Cordier, en décrivant l’alunite du Mont-D’or, que le premier il a fait connaître.

En effet, si l’on suit les traces de l’altération, on la voit diminuer graduellement, jusqu’à ce qu’enfin elle disparaisse au milieu de cette grande masse trachytique, à laquelle elle passe par les nuances les plus insensibles. De plus, les élémens, à la couleur près, sont absolument les mêmes dans les trachytes altérés et ceux qui ne le sont pas ; seulement la division prismatique de ceux-ci a disparu, et a été remplacée par une division irrégulière, en boules imparfaites, au milieu desquelles se sont formés des filons d’alunite fibreuse d’un blanc nacré et soyeux, presque toujours accompagnés de petits rognons mamelonnés de fer pyriteux, qui, en se décomposant, devient noir et dégage cette forte odeur sulfureuse qu’on sent de loin. Les trachytes, en devenant plus ou moins lumières, sont aussi devenus plus tendres et se désagrègent facilement, ce qui en rend l’exploitation plus facile ; mais la présence des pyrites empêchera qu’on puisse en retirer de bons produits.

La partie supérieure de ces trachytes alunifères, jusqu’à une certaine profondeur, forme une masse réticulée en grand, enveloppée par un réseau de gypse rayonnant, qui a dû s’y former à la manière des gypses des solfatares.

Cette formation alunifère présente un autre intérêt, en ce qu’elle se lie à un autre gisement de gypse qui se trouve au milieu du terrain tertiaire, et au phénomène du mont Fendu, dont a parlé aussi M. Boblaye, comme annonçant un soulèvement au milieu des roches trachytiques, passées à un état voisin de la domite, phénomène qui doit avoir eu lieu à une époque très récente et postérieure au terrain tertiaire supérieur.

Le mont Fendu, situé vers la partie centrale de l’île, près de la vieille Égine, se trouve aussi près du point de séparation des eaux de la grande vallée que l’auteur a signalé en commençant, et que M. Boblaye a très bien fait sentir dans sa carte géognostique de l’île d’Égine.

Cette vallée, dont l’ouverture paraît se rattacher à la formation de l’alunite, est formée, d’un côté, par des montagnes entièrement trachytiques, de l’autre, par des trachytes et un chaîne de calcaire compacte, recouverte sur plusieurs points par des lambeaux du terrain tertiaire.

L’altération des trachytes, tout le long de cette vallée, est très remarquable ; elle se fait sentir depuis le gisement de l’alunite,