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En voyant les chefs de la science céder au mouvement, appuyer eux-mêmes de leurs observations ou de l’autorité de leur assentiment, des idées nouvelles contraires à des opinions qu’ils ont long-temps professées et fait adopter en Europe comme vraies, on doit reconnaître autant de véritable savoir que de générosité, et bien augurer de l’avenir de la science.

Ne devons-nous pas espérer que la formation d’une société géologique française continuera à diriger dans ces voies rationnelles, à les éclairer, à répandre plus généralement des principes qui fructifieraient moins isolés, et à apprendre que le doute n’est pas moins propre souvent que le dogme à faire découvrir la vérité.

Depuis longues années, l’Europe avait, dans la Société géologique de Londres, un modèle dont la France devait, plus qu’aucune autre contrée, être jalouse. En la suivant dans une route que cette société a si bien tracée, guidée par l’amour du vrai, par l’examen consciencieux des faits, par l’indépendance la plus entière des opinions et des doctrines, et manifestant, autant qu’il appartient à la France, une absence de toute individualité nationale, pour ne voir dans les géologues de tous les pays que des observateurs de la nature, des amis d’une même science, réunis par un lien commun, et tendant à un seul but, les progrès de cette science, la société géologique française est assurée d’un succès qui non seulement sera national, mais qui peut devenir européen.


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Séance du 20 février 1832.


M. Brongniart occupe le fauteuil.

Après la lecture et l’adoption du procès-verbal de la dernière séance, le président proclame membres de la Société : MM.

Grateloup, docteur en médecine, à Bordeaux, présenté par MM. Boué et Deshayes.

Bonet (Gatien-François), étudiant en médecine, à Paris, présenté par MM. Eugène Robert et Michelin ;

Levy, professeur à l’école normale de Paris, présenté par MM. Cordier et Brongniart.

Reynaud, ingénieur des mines, à Paris, présenté par MM. Dufresnoy et Élie de Beaumont.